Richard Mosse emploie un éventail éblouissant de techniques photographiques pour dénoncer l'exploitation de l'Amazonie. Les scènes infrarouges monochromes en prise de vue aérienne, si elle semble poétiser le paysage en le rendant irréel, dénonce la réalité violente exercée à l'égard des activistes indigènes, qui luttent contre la déforestation, l'exploitation minière illégale, l'agriculture intensive et la pollution générée par ces industries destructrices. La vision de la forêt tropicale luxuriante, par le cadrage et la transformation chimique et thermosensible à l’œuvre dans le processus photographique, suscite angoisse et colère face à la disparition d'un écosystème essentiel à la planète et à l'indifférence du public. La séduction et la spectacularisation des images donnent des couleurs aux violences faites sur place.