"En juin 1907, la Société Lumière commercialise le premier procédé industriel de photographie couleur : l’autochrome. Attendu depuis l’invention de la photographie en 1839, ce progrès provoque une révolution. Le grand photographe américain Edward Steichen (1879-1973) écrivait à son propos qu’il s’agissait du « plus beau procédé que la photographie nous ait jamais donné pour traduire la nature ». L’engouement pour la nouvelle technique fut en effet à la fois intense et relativement bref : il dura un peu plus de deux décennies, le procédé tombant progressivement en désuétude dans les années 1920 et 1930. L’autochrome traversa par la suite une longue période d’oubli. Trop fragile, trop difficile à exposer, non reproductible, elle fut pendant longtemps l’un des grands délaissés de la photographie, telle une branche morte qui semblait n’avoir donné que de trop rares fruits. De cet abandon, l’autochrome a été tirée depuis deux décennies par quelques historiens et collectionneurs qui, à contre-courant, ont su en apprécier la finesse, la sensualité, l’étrangeté."
Le lien renvoie à l’exposition "
1,2,3 Couleur ! L’autochrome exposée " au château de Tours, produite par le Jeu de Paume (2023).