« En grossissant la reproduction des cartes postales jusqu’à entrer dans la trame d’impression, des figures ressurgissent, des hommes en marche, des enfants, des femmes, tous pris en image lorsque l’opérateur dans un plan large cherchait à rendre l’immensité des architectures à peine sorties de terre. Fantômes ressurgis du passé, ces habitants de l’utopie ne nous sont pas indifférents : la plupart nous regardent. Étaient-ils conscients alors de la présence de l’opérateur ? Simple hasard d’une composition qui englobe à l’échelle de l’immensité de minuscules existences ? Peu importe, en revanche ce qu’en fait Mathieu Pernot est là : le peuple des grands ensembles a un visage, et avant qu’il ne soit celui des réprouvés de l’ordre social, il avait les traits des bambins de Doisneau ».
Michel Poivert, extrait du texte « La ruine des cités idéales » publié sur le blog Vite vu en mai 2007.