PhotoFocus 2026 - 23e édition
Thématique annuelle : Images et quotidien
Dispositif d'éducation artistique et culturelle proposé par la Daac du rectorat de Créteil et ses partenaires :
Bibliothèque nationale de France, Jeu de Paume, maison de la photographie Robert Doisneau - Lavoir numérique, maison européenne de la photographie, musée départemental Albert-Kahn, Clémi-Créteil.
PhotoFocus est ouvert, sur inscription, aux écoles, collèges et lycées de toutes les académies, au réseau des établissements français à l'étranger et au réseau Erasmus+

Participez en deux étapes ! Inscription avant le 30 janvier 2026
Envoi des productions avant le 11 avril 2026
Toutes les infos sur le site de la Daac de Créteil
Pour tous renseignements :
sylvain.bory@ac-creteil.fr
Photographier le quotidien, c'est donner une visibilité sur les manières de faire société, de vivre ensemble, à des échelles différentes. Les vies d'un quartier, d'une communauté, d'un groupe social, d'une ville, d'un pays constituent des sujets d'une grande richesse d'approche pour des photo-reporters ou des artistes.
Il s'agit aussi parfois, par l'image, de rendre visibles les personnes invisibilisées, les événements écartés des représentations souvent dominantes ou normatives. C'est aussi donner au quotidien le plus banal un caractère exceptionnel, troublant la frontière entre l'ordinaire et l'extra-ordinaire, interrogeant le fait et son inscription dans le temps quotidien.
Ce regard social sur le quotidien peut adopter des tons et des attitudes variés, de l'empathie à la dérision, de la défense à la dénonciation, selon la distance opérée par les photographes, entre expression de l'affect et représentation des faits.
Ouvrez ces quotidiens vécus sur les temps longs de l'image !
Afonso Pimenta Retratistas do morro
Dans les années 1960, au sein des favelas brésiliennes, émerge un mouvement artistique porté par des photographes vivant et travaillant dans les quartiers dont ils immortalisent le quotidien. Conçu en 2015 par l’artiste Guilherme Cunha, Retratistas do Morro est fondé sur un partage de savoirs associant recherche photographique et expérience communautaire. Ce vaste corpus de 250 000 photographies propose une réflexion sur les transformations de notre regard à travers la mise en valeur de cet héritage culturel, en poarticulier autour de deux photographes majeurs de cette époque : João Mendes et Afonso Pimenta. Depuis près de soixante ans, ils documentent la vie quotidienne et les souvenirs des habitants de la communauté de Serra, l’une des plus grandes favelas du Brésil située à Belo Horizonte : ces images sont les témoins des vies, des luttes et des réussites des populations les plus modestes. Guilherme Cunha
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Felicia Simion Ethnographies (2019)
Ethnographies est un projet photographique qui vise à créer des archives visuelles de coutumes et de manifestations folkloriques de la Roumanie rurale contemporaine, dans un contexte de dépeuplement et de migration. Felicia Simion a commencé à documenter ces coutumes lors de sa première année d’études en ethnologie. Elle s’est particulièrement intéressée à la façon dont le présent est en mesure de réitérer, de recontextualiser et même de réinterpréter «l’archaïque ». Le folklore passe par une série de portraits où les couleurs des objets et des costumes captent le regard et la scène devenue pittoresque, inséré dans le quotidien des habitants, entre présent et passé. La série pourrait s'inscrire dans la lignée des Archives de la Planète d'Albert Kahn.
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Martin Parr Blackpool (2020)
Véritable icône de la photographie contemporaine, Martin Parr est célèbre pour ses clichés pop et décalés documentant la société britannique. Dans cette série récente, il photographie son voyage à Blackpool en septembre 2020 pendant la pandémie de coronavirus, en saisissant dans son objectif la banalité de la vie quotidienne dans un contexte qui ne l'était pas. Avec des couleurs vives saturées et des cadrages façon cartes postales, ses images dévoilent son regard espiègle et sans filtre sur la société des loisirs et la culture populaire.

Au Jeu de Paume, une rétrospective de Martin Parr est prévue en 2026 : https://jeudepaume.org/evenement/martin-parr-global-warning/
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zhang Xiao série They (2007)
Le photographe chinois Zhang Xiao réalise cette série photographique dans une période de profonds changements économiques et culturels pour son pays. Les images sont des portraits des habitants des grandes villes, entre tradition et modernité. Dans ces nouveaux paysages urbains, gris et uniformisés, jaillissent les détails colorés de la culture populaire et des instants du quotidien. Ces portraits anonymisés, jusque dans le titre de la série, témoignent de la dissolution de l'humain et des rituels dans l'uniformité béton du monde moderne chinois.
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Nick Waplington Living Room (1991)
Le premier livre de Nick Waplington, Living Room (Aperture, 1991), a connu un succès immédiat dans le monde de la photographie et au-delà, et reste une représentation importante de la classe ouvrière britannique des années 1980. Nick Waplington utilise la photographie comme moyen d'immersion au sein des communautés, ce qui lui permet de s'engager personnellement et de créer des œuvres visuelles.
Depuis, il crée des représentations reconnaissables et franches de personnes et de leurs origines sociopolitiques, allant d'une jeunesse post-punk DIY naviguant dans le thatchérisme à l'âge d'or de la culture house et rave new-yorkaise des années 1990.

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Maisie Cousins Walking Back to Hapiness (2024)
Durant son enfance, le grand-père de Maisie Cousins l’emmenait dans son parc d’attractions favori, Blobbyland. Dans les années 1990, ce parc à thème du Royaume-Uni, désormais fermé, était basé sur le monde fictif de Mr. Blobby, fameuse mascotte d’une émission familiale britannique à succès. Ayant perdu les archives vidéo documentant ces moments passés avec son grand-père, Cousins réactive ses souvenirs à l’aide d’une intelligence artificielle. Elle raconte ses visites du parc à un logiciel qui génère une centaine d’images.
Ainsi Walking Back To Happiness questionne la manière dont l’IA interprète les souvenirs personnels et familiers de l'artiste. La série éveille une certaine nostalgie du passé à la lumière des nouveaux modes de production de souvenirs. (Site Biennale Images Vevey)

Accéder au site de l'artiste : https://www.instagram.com/maisiecousins/
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Karen Knorr Gentlemen (1981-83)
La série Gentlemen (1981-1983) de la photographe anglaise Karen Knorr se compose de 26 photographies en noir et blanc légendées prises dans les clubs privés masculins du centre huppé de Londres. Les textes rédupliquent les images en affirmant le sentiment de supériorité de cette aristocratie politique et sociale qui ne donne aux femmes, au mieux, qu'une place d'honneur.
La photographe manie l'objectif avec froideur et le langage avec dérision, dans cette double composition visuelle et littéraire, plaçant les protagonistes dans leur quotidien masculin et marqué socialement au point que la série souligne bien davantage le décalage de la vie de ses clubs dans une société en mutation, plus inclusive aujourd'hui.
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Hahn+Hartung The Forgotten (2013)
"Les images d'Afrique dans les médias occidentaux montrent principalement une misère terrible, la guerre, la faim et la pauvreté. Selon les chiffres de l'ONU, plus de 90 % des Africains ne vivent ni dans des zones de guerre ni dans des zones de crise, et la croissance économique de certains pays africains est parmi les plus rapides au monde. La croissance économique du Kenya se situe entre 5 et 6 % par an, soit trois fois supérieure à celle de l'Allemagne. Ceci est avant tout dû à la classe moyenne, qui représente probablement le potentiel le plus crucial pour le développement du pays. Pourtant, on ne remarque pratiquement rien de la vie quotidienne des membres de la classe moyenne africaine. Nous nous sommes rendus à Nairobi, la capitale du Kenya, pour rencontrer et dresser le portrait de ces personnes." (propos des artistes)
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Maxime Franch Les Invisibles (2020)
Maxime Franch a choisi une forme particulière pour parler des personnes sans domicile fixe, population marginalisée : la photographie d’identité. Les images sont la preuve administrative et inaltérable de leur appartenance à la société. Il a choisi de nous confronter dans un rapport direct à ces visages marqués : pas d’échappatoire possible, ici, ils ne sont plus invisibles. Bien au contraire, ils nous rappellent qu'ils sont présents au quotidien dans nos villes, mais de ce quotidien que les passants préfèrent éluder le plus souvent.
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