PhotoFocus 2026 - 23e édition
Thématique annuelle : Images et quotidien
Dispositif d'éducation artistique et culturelle proposé par la Daac du rectorat de Créteil et ses partenaires :
Bibliothèque nationale de France, Jeu de Paume, maison de la photographie Robert Doisneau - Lavoir numérique, maison européenne de la photographie, musée départemental Albert-Kahn, Clémi-Créteil.
PhotoFocus est ouvert, sur inscription, aux écoles, collèges et lycées de toutes les académies, au réseau des établissements français à l'étranger et au réseau Erasmus+

Participez en deux étapes ! Inscription avant le 30 janvier 2026
Envoi des productions avant le 11 avril 2026
Toutes les infos sur le site de la Daac de Créteil
Pour tous renseignements :
sylvain.bory@ac-creteil.fr
Un lieu commun, c'est une idée reçue, un propos sans originalité, une banalité, un cliché. Un cliché, c'est aussi une image photographique.
Les artistes s'emparent des lieux familiers qu'ils et elles traversent, qui les entourent, les protègent, les cachent, les révèlent, pièce par pièce. Comme des "espèces d'espaces".
"Certes, dans la ville, l’homme ordinaire ne peut s’empêcher de reconstituer constamment des repères domestiques (un bistro, un commerçant, une rue ou un itinéraire qui ont sa préférence etc), et la familiarité du monde tient beaucoup au fait qu’elle découle de cet apprentissage du monde au sein d’un foyer d’où partent des rayons familiers. Chaque lieu a ses habitués." (Bruce Bégout)
De la maison (chambre, cuisine, salon, jardin...) à la ville (rues, bureaux, écoles, transports), les lieux quotidiens deviennent des lieux communs à toutes et tous.
Plongez dans le dédale photographique de cet archipel d'images !

Un artiste de référence, Stephen Shore avec des séries comme "American Surfaces" ou "Uncommon Places" : http://stephenshore.net/photographs.php
Saul Leiter Rideau rouge (1956)
A partir de 1947, Saul Leiter se procure un Leica et flâne dans les rues de New York, qu’il photographie régulièrement.
Dans la composition de ses photographies, lumières, teintes fugaces, absence de contours stricts et flou rappellent la composition des tableaux de Bonnard ou Vuillard, qu’il admire. Saul Leiter saisit dans les rues new-yorkaises un entre-deux-mondes délicat à mille lieux de la jungle urbaine qui lui servait de sujet. C'est un monde flottant, embué, mis en abîme par les reflets et des imbrications multiples de surfaces en écran, qui métamorphose la réalité en un univers à la fois poétique, onirique et apaisant, sur lequel plane la douceur de la mélancolie du quotidien.

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Joseph Banderet Feux (2017)
La photographie de rue est l'un des courants de l'histoire de la photographie qui convoquent facilement l'univers quotidien des villes et de leurs habitants. Elle permet de capter l'énergie et l'effervescence de la ville, de jour comme de nuit. La foule, les passants, en sont le sujet principal, pris sur le vif de l'instant décisif, au naturel, à leur insu. Mais c'est aussi leur adéquation parfaite ou relative avec le paysage urbain qui donne les portraits de rue les plus intéressantes.
Dans cette série de Joseph Banderet, le portrait se révèle en ville dans la lumière d'un feu tricolore. Les feux de circulation, révélant avec éclat le quotidien agité des villes, deviennent les lumières artificielles d'un studio de photographe à ciel ouvert, les "Barrières passagères de la course de chacun, lucioles intermittentes agglutinant la foule, spectatrice impatiente guettant leur extinction." (propos de l'artiste).






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Harry Gruyaert Marseille vue du tram (2022)
Harry Gruyaert dessine un portrait de la ville de Marseille en suivant l’itinéraire des trois lignes de tramway qui traversent ses différents quartiers. Il confronte la diversité́ sociale et ethnique de sa population à son paysage urbain en jouant sur les variations de lumière caractéristiques de la cité méditerranéenne. Les passants se mêlent ainsi aux éléments d'architectures, aux couleurs et aux objets en traversant leur quotidien au rythme des trajets habituels de la vie courante.
Ce projet vient reconnaître et encourager la création contemporaine dans le champ du photojournalisme et de la photographie de presse.

Accéder au site de l'artiste (agence Magnum) : https://www.magnumphotos.com/photographer/harry-gruyaert/
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Nabouyoshi Araki Sentimental Journey (1971- 2017)
Publiée à l’occasion d’une exposition au musée de la photographie de Tokyo, cette collection profondément poignante de photographies de Nobuyoshi Araki se concentre sur sa femme Yoko. Comme Araki l’a dit lui-même, “c’est grâce à Yoko que je suis devenu photographe”. Depuis leur première rencontre en 1968 jusqu’à sa mort prématurée d’un cancer en 1990, Yoko a été son sujet et sa muse. Le livre explore la relation d’Araki avec sa femme depuis l’enregistrement de leur lune de miel et en poursuivant avec de nombreuses photos dont elle est le sujet presque quotidien, comme ici lorsqu'il la prend dans l'abandon d'une cabine de train.

Araki fait souvent un usage compulsif de la photographie. L’exposition du musée Guimet (jusqu'au 12 janvier 2026) rend hommage à l’usage frénétique du polaroid par Araki pour qui il constitue, depuis la fin des années 1990, un geste quasi quotidien, alimentant une forme de journal personnel.
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Lorenzo Castore Ultimo Domicilio (depuis 2008)
" J'ai photographié ces maisons peu de temps avant qu'elles ne soient vidées et disparaissent. [...] Chacune d’elles représente un monde intérieur complexe. Elles parlent de passage et d'intimité. Des maisons faites d'objets. Des lieux témoins de fragments de vie d'individus et de familles issus de régions et d'horizons différents qui ont néanmoins partagé le cours de l'Histoire et des références culturelles : cela contribue à déterminer le développement de différentes histoires privées, en apparence insignifiantes mais révélatrices d'un territoire commun." (site de l'artiste)
Dans ce montage de pellicules noir et blanc et sépia, semblent coexister deux manières différentes de raconter une histoire, de conserver les traces du passé, entre ce qui est perdu définitivement et la vie courante que la photographie peut ramener en surface, à la lumière.
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Emma Grosbois Ceux qui nous regardent (2014)
Emma Grosbois visite Palerme pour réaliser la série Ceux qui nous regardent. Son travail porte sur le mélange entre le sacré et le profane et sur la survivance d’autels dans des lieux de la vie quotidienne. L’assemblage des images suggère un désordre qu’il convient de déchiffrer : ce sont le vécu et la personnalité des habitants qui transparaissent.
Dans cette photographie, l'accumulation des images sur le mur et le miroir, témoins d'une histoire intime, dans la banalité de vies quotidiennes, sature la vision du regardeur et "renverse les yeux", comme un reflet : ce sont les photographies qui nous regardent.
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Jana Sophia Nolle Living Room. San Francisco (2017-18)
La série met en scène deux espaces privés : des abris de fortune construits par des SDF et des salons bourgeois de San Francisco. Minimales ou complexes, ces « cabanes » reconstruites en collaboration avec les sans-bris, associés au projet, établissent une relation entre deux mondes que tout opposent. A travers cet inventaire de deux espaces quotidiens, de deux formes d'abris, la maison des fortunés ou la cabane de fortune, l’artiste interroge plus largement les problématiques d’exclusion, de crise du logement, et de gentrification à San Francisco.

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Diego Saldiva Momentos e Máculas (2013)
"Outre son rôle d'abri, la maison est aussi un foyer, un lieu émotionnel et intime, un espace privé, un territoire limité. La série "Momentos e Máculas" part d'une enquête personnelle sur les questions de chez-soi et de territoire. L'œuvre se concentre sur le processus d'urbanisation frénétique qu'a connu Guarulhos, ma ville natale au Brésil, à la fin des années 2000. Il s'agit d'une transformation continue et intense : des dizaines de nouveaux bâtiments sont construits chaque mois, modifiant le paysage et la cohabitation. Selon le philosophe britannique Roger Scruton, l'architecture moderne privilégiant la fonction, l'utilité et les effets à court terme au détriment de la population, de la permanence et de l'habitat, elle devient une sorte de « No Home », une profanation de la résidence humaine. Une part importante de ce travail consiste à rechercher et à explorer les preuves". (site de l'artiste)

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Florence Paradeis Premières amours (2012)
Les photographies de cette série de Florence Paradeis présentent "des « scènes de genre », pour ne pas dire des saynètes, où, dans un cadre des plus domestiques, un ou deux acteurs au maximum jouaient des « scènes de ménage ». Comme dans un pseudo-reportage sur le quotidien de nos banlieues, on pouvait voir, par exemple, une femme-une mère ?- étendre son linge dans une buanderie exiguë pendant qu’une jeune femme-sa fille ? – assises, sur la machine à laver, assistait à la chose comme détachée et indifférente. [...] Ces « mélodies en sous sol » [...] donnaient à priori l’impression d’une irréalité fabriquées, d’une invraisemblance absolue, d’un pur « montage ». Elles pouvaient se lire comme une parodie perspicace des clichés les plus convenus, comme un manifeste du « chiqué ». [...] Comment ne pas adhérer en effet à un procédé qui, comme dans le plus vulgaire des « reality show », nous donne à assister aux démêlés spectaculaires d’une Psyché dont la banalité fictionnelle « recopie » au plus près notre banalité ? Obéissant à l’invite peu élégante d’apprendre – et de voir – que – « ça n’arrive qu’aux autres », ces images (nous) touchent d’autant plus que l’incrédulité de l’héroïsme bascule ici dans la quotidienneté de l’épique." (Ramon Tio Bellido)
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