Les photographies de cette série de Florence Paradeis présentent "des « scènes de genre », pour ne pas dire des saynètes, où, dans un cadre des plus domestiques, un ou deux acteurs au maximum jouaient des « scènes de ménage ». Comme dans un pseudo-reportage sur le quotidien de nos banlieues, on pouvait voir, par exemple, une femme-une mère ?- étendre son linge dans une buanderie exiguë pendant qu’une jeune femme-sa fille ? – assises, sur la machine à laver, assistait à la chose comme détachée et indifférente. [...] Ces « mélodies en sous sol » [...] donnaient à priori l’impression d’une irréalité fabriquées, d’une invraisemblance absolue, d’un pur « montage ». Elles pouvaient se lire comme une parodie perspicace des clichés les plus convenus, comme un manifeste du « chiqué ». [...] Comment ne pas adhérer en effet à un procédé qui, comme dans le plus vulgaire des « reality show », nous donne à assister aux démêlés spectaculaires d’une Psyché dont la banalité fictionnelle « recopie » au plus près notre banalité ? Obéissant à l’invite peu élégante d’apprendre – et de voir – que – « ça n’arrive qu’aux autres », ces images (nous) touchent d’autant plus que l’incrédulité de l’héroïsme bascule ici dans la quotidienneté de l’épique."
(Ramon Tio Bellido)