PhotoFocus 2026 - 23e édition
Thématique annuelle : Images et quotidien
Dispositif d'éducation artistique et culturelle proposé par la Daac du rectorat de Créteil et ses partenaires :
Bibliothèque nationale de France, Jeu de Paume, maison de la photographie Robert Doisneau - Lavoir numérique, maison européenne de la photographie, musée départemental Albert-Kahn, Clémi-Créteil.
PhotoFocus est ouvert, sur inscription, aux écoles, collèges et lycées de toutes les académies, au réseau des établissements français à l'étranger et au réseau Erasmus+

Participez en deux étapes ! Inscription avant le 30 janvier 2026
Envoi des productions avant le 11 avril 2026
Toutes les infos sur le site de la Daac de Créteil
Pour tous renseignements :
sylvain.bory@ac-creteil.fr
L'imagerie du quotidien pourrait laisser croire que les photographes ne s'intéressent qu'aux motifs les plus terre à terre, à la vie banale, aux sujets populaires. Mais dans un monde normé pétri d'habitudes et d'uniformité peuvent se révéler des étrangetés. Ce sont ces énigmes qui suscitent la curiosité et qui donnent aux photographies du relief.
Du modèle décalé qui se singularise par son comportement ou son apparence excentrique, aux prises de vue incongrues, du détournement en tous genres aux lieux révélant à l'image leur part de bizarrerie ou de poésie, le quotidien démasque bien des secrets à qui sait les regarder et les prendre en photo.
Pourquoi alors opposer ordinaire et extraordinaire lorsque la photographie se montre parfois capable de révéler leur promiscuité et leur porosité ?
Dans les jeux infinis des formes, des couleurs, des motifs, des techniques, dans la plasticité des corps et des points de vue, dans les trucages ou des angles de vue capables de nous montrer la vie autrement que ce qu'elle n'est au quotidien, se dévoile, insoupçonné, un monde où le merveilleux joue avec le réel, se joue de lui, le réinvente, le réenchante, l'utopise.
En découvrant ces photographies, on peut se dire que la vie quotidienne est pleine de mystère et de merveilleux !

- Voir le dossier de presse de l'exposition "Robert Doisneau. Le merveilleux quotidien" (2023) : https://museephotographie.nice.fr/expositions/robert-doisneau-le-merveilleux-quotidien/
- Voir le dossier de presse sur l'exposition "extraORDINAIRE" à l'institut de la photographie (2019) qui explorait différents regards photographiques sur le quotidien : https://www.institut-photo.com/event/extra-ordinaire/
- Voir la série photographique "Énigme du quotidien" de Patrick Muller : https://patrickmuller.fr/enigme-du-quotidien
Weronika Gesika Weronika Traces (2017)
Ce projet s’organise autour de photographies vintage achetées sur des banques d’images. Elles représentent des scènes de familles, de la vie quotidienne et des souvenirs de vacances. Il est difficile de savoir si ces prises de vues ont été réalisées sur le vif ou si elles sont entièrement mises en scène. Nous ne savons rien des liens réels qui unissent les individus photographiés : sont-ils des acteurs jouant aux familles heureuses ou des anonymes dont les clichés ont été mis en vente ? Les situations photographiées sont sorties de leur contexte initial ; la vision de ces souvenirs se transforme et finit par se troubler complètement.
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Martina Dinato Série Magia Fotografia (2014)
Garder la mémoire des moments particuliers de la vie familiale est une des fonctions les plus traditionnelle de la photographie et un moyen pour chacun de raconter son histoire.
Avec le développement du numérique, de plus en plus de particuliers manifestent le désir d’apporter des modifications à leurs photographies de famille pour embellir le « réel ». Eliminer une personne ou un objet indésirable, améliorer l’apparence d’une personne, rajouter des protagonistes qui n’étaient pas présents au moment de la prise de vue… Martina Dinato s’est fait la complice involontaire des désirs des clients dont elle a soigneusement noté toutes les exigences dans l’enveloppe de travail du studio photo avec lequel elle collabore et qu’elle présente dans sa série « Magia Fotografia ».
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Sophie Calle Des journées entières sous le signe du B, du C, du W. BB (1998)
Cette série rassemble des photographies sous le signe de trois lettres énigmatiques. Sophie Calle se met en scène au lit avec toute sortes d'animaux empaillés pour composer l'une de ces "mythologies individuelles" (ainsi dénommées par Harold Szeemann dans les années 1970) : une histoire fictive et subjective des sentiments qui intrigue le regardeur. L'artiste interprète dans cette image le personnage de Maria, dans le roman de Paul Auster Leviathan, et comme elle, passe une journée (en l'occurrence le 10 mars 1998) sous le signe de la lettre B : "B for Beauty and Bestiary...".
L'image banale et intime du modèle au lit se double ainsi d'étrangeté dans la mise en scène de l'artiste.
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Brodbeck & de Barbuat Les 1000 vies d’Isis
Les 1000 vies d’Isis met en lumière un personnage imaginaire, créé par ordinateur. Une identité virtuelle dont nous racontons le quotidien, mettant en scène les sentiments inventés d’une femme, sorte de muse de l’ère numérique, que nous découvrons dans une humanité hybride et troublante. Parallèlement à ces photographies d’apparence classique, des images composites plus petites évoquent le processus de naissance d’Isis au cœur de la machine. Le projet interroge ainsi notre propre humanité, ce qui nous relie au vivant et notre lien avec la réalité et sa représentation. Le projet est né en 2020, pendant la période de confinement liée à la pandémie de Covid-19, avec le soutien du musée du Jeu de Paume et du Centre national des arts et des sciences (Cnap). L’intégralité du projet est entrée dans les collections nationales françaises en 2022.
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Antoine d'Agata série Virus (2021)
Dès le premier jour du confinement consécutif à l’épidémie de Covid-19, Antoine d’Agata a parcouru les rues de Paris avec un appareil thermique pour enregistrer, à sa manière, l’épisode viral qui a fait de la ville un étrange théâtre d’âmes errantes, de têtes baissées et de corps fuyants. D’abord attiré par la façon dont cet appareil thermodynamique enregistre les rayonnements infrarouges (ondes de chaleur) émis par les corps et qui varient en fonction de leur température, il a vite été fasciné par un processus qui réduit les sujets humains à des figures essentielles. La ville est plongée dans le silence, traversée par des corps aux attitudes stéréotypées, habitée surtout par les sans- abris qui apparaissent, à l’image, comme les derniers corps véritablement vivants et résistants. Les compositions austères et teintées de flammes offrent une vision alternative et dystopique des rues qui se vident.
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Lola Flash Stay afloat - use a rubber, for GMHA in London, série Cross Colour Work (1993)
Travaillant à l'avant-garde de la politique visuelle gender queer depuis plus de quatre décennies, le travail de la photographe Lola Flash remet en question les stéréotypes et les préjugés sexistes, sexuels et raciaux. Membre actif d'ACT UP à l'époque de l'épidémie de sida à New York, Flash a documenté les années 1980-90 à New-York en donnant une visibilité à la communauté noire américaine et en dénonçant les politiques conservatrices très fortes sous la présidence de Ronald Reagan.
C'est à cette époque qu'elle a développé son style emblématique coloré, cherchant à renverser les représentations par l'inversion des couleurs et des images positives et négatives.


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Henrike Stahl The day we turned airiness into a memory (2020)
" Il fait nuit à la plage de Beauduc (Camargue). L’insouciance règne, cinq adultes se baignent, fument, dansent. Ils s’émerveillent ensemble du spectacle que la nature leur offre. Sans réaliser qu’un jour ce lieu suspendu n’existera plus.
Ce projet est né du cri d’un parent, prise de conscience de l’ambiguïté d’un monde où l’imprudence des adultes contraste avec l’urgence de nos enfants. Il exprime notre insolence, traduit notre insouciance, celle que nous leur enlevons, que nous gardons précieusement, égoïstes, pour satisfaire nos qualités de vie. A l’origine, aussi, le besoin de se faire pardonner. Henrike Stahl raconte l’histoire d’un paradoxe au travers d’une installation sensible et immersive. Les photographies flottantes, délavées, presque effacées, laissent apparaître un futur qui se noie, insouciance perdue (volée) de nos enfants."

(Texte Marie Benaych et Romain Bitton / Imprévues)
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Edouard Taufenbach & Bastien Pourtout Cinéma : histoires domestiques (2016)
Edouard Taufenbach et Bastien Pourtout travaillent en duo. " Ces collages sont réalisés à partir de réimpressions photographiques peintes. Ils s'inspirent des pratiques de réappropriation des films observées dans le found footage. Comme leur nom l'indique, les séquences trouvées dans des films ordinaires sont réutilisées comme support, peintes, rayées et décolorées. Pour cette recherche, j'utilise des photographies de famille vernaculaires anonymes que je multiplie, en variant le cadrage à chaque fois. La technique du collage me permet de créer un objet, une forme à la fois unie et fragmentée, une construction organique où chaque image est intéressante pour elle-même autant que pour l'ensemble auquel elle contribue."
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Patrick Taberna, série A contre-temps (2011)
"Mon travail photographique est une sorte d’autobiographie entamée il y a plus d’une vingtaine d’années.
Des photographies, pour la plupart en couleur, que j’assemble en différentes séries qui fixent le temps qui passe, les sensations du moment, les émotions vécues avec les personnes qui me sont chères, ma femme, mes enfants." (propos de l'artiste)
«A contretemps»: c’est, dans un léger décalage par rapport au temps du quotidien, une photographie des sensations, ouverte au monde de l’enfance, à cet atelier des souvenirs où se forment des impressions durables.
La simplicité est un équilibre difficile à atteindre. Patrick Taberna réussit dans sa photographie à nous faire partager ce bonheur d’un regard à la fois simple et unique.
C'est le cadrage qui crée ici le décalage entre le modèle et le paysage soudain fusionné sous le regard malicieux du photographe.
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