PhotoFocus 2026 - 23e édition
Thématique annuelle : Images et quotidien
Dispositif d'éducation artistique et culturelle proposé par la Daac du rectorat de Créteil et ses partenaires :
Bibliothèque nationale de France, Jeu de Paume, maison de la photographie Robert Doisneau - Lavoir numérique, maison européenne de la photographie, musée départemental Albert-Kahn, Clémi-Créteil.
PhotoFocus est ouvert, sur inscription, aux écoles, collèges et lycées de toutes les académies, au réseau des établissements français à l'étranger et au réseau Erasmus+

Participez en deux étapes ! Inscription avant le 30 janvier 2026
Envoi des productions avant le 11 avril 2026
Toutes les infos sur le site de la Daac de Créteil
Pour tous renseignements :
sylvain.bory@ac-creteil.fr
De nombreux photographes se sont penchés sur le quotidien de la jeunesse, en revenant sur la leur ou en suivant celle de leurs enfants ou des jeunes qu'ils et elles rencontrent.
Dans le cercle familial ou amical, à l'école ou à la maison, les enfants, les adolescents et les jeunes adultes organisent leur quotidien à travers des activités, choisies ou imposées, tributaires du temps ou des modes. Seul/es ou en bande, les jeunes rythment ces journées où ils découvrent le monde qui les entourent, s'en détachent, le défient parfois ou le subissent : ce sont ces moments que l'appareil photo tente de capter ou de révéler, sur le vif ou dans une mise en scène travaillée.
Regardez ces jeunes grandir au fil des images !
Kotori Kawashima Mirai (2011)
Mirai signifie futur en japonais. C’est avec ce thème à l’esprit, celui de l’avenir et de la découverte de la vie, que le photographe japonais Kotori Kawashima a suivi Mirai-chan, âgée de 4 ans, dans son exploration du monde quotidien. Le regard du photographe suit la candeur et la fraîcheur du quotidien de Mirai-chan, rythmé par la curiosité propre à l’enfance, la recherche de passe-temps et l’émerveillement. Les photographies, réalisées sur une année, présentent la petite fille dans ses diverses activités, à la plage, grimaçant face à une assiette, jouant avec un chat ou cachée derrière l’aquarium de son poisson rouge, découvrant la neige ou le phénomène de dispersion de la lumière.

Voir aussi l'édition de Jill Krements en 1969, Sweet Pea, qui suit l'itinéraire d'une jeune afro-américaine : https://andthings.exblog.jp/17993124/





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Alexandra Serrano Between Finger and Thumb (2012)
Between Finger and Thumb (entre le doigt et le pouce) est une série de 24 photographies autobiographiques sur la reconstruction des souvenirs d’enfance au sein de la maison familiale dans laquelle l’artiste a grandi.
Chaque image, le plus souvent en plan resserré, découpant le sujet, épousant le regard d'un enfant, correspond à un événement précis mettant en avant la force d’évocation que peuvent acquérir des choses sans importance : ici une morsure au bras.
Ce projet n’a pas pour unique objectif de réhabiliter la mémoire ; il a aussi pour but d’analyser la psychologie d’un espace auquel nous sommes tous intimement liés, comme la maison natale ou les lieux de l'enfance, en remettant en cause l'aspect rassurant et sécurisant de ces espaces familiers. L'image oscille entre réel et fiction, entre souvenirs et désirs inassouvis de jeunesse.
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Véronique Ellena Le plus bel âge (2000)
Si les photographies de Véronique Ellena s’ancrent parfaitement dans la société de son époque, elles ne tiennent cependant pas du reportage, du fait de leur composition, et convoquent aussi bien la tradition de la scène de genre du XVIIe siècle dans sa série Les Natures mortes que l’iconographie de la culture populaire comme dans cette série intitulée Le Plus Bel Âge qui tente de capter le monde quotidien des enfants et des adolescents. Chaque image incarne un aspect, un moment de cette tranche de vie, avec les parents ou les amis, en groupe ou seuls, dans un moment de tension ou de relâchement, de séduction ou de peur, comme cet enfant surpris dans son lit après un "cauchemar" (titre de la photographie).
On se plaît alors à observer les moindres détails de ces images à l’apparente banalité, oscillation entre le réel quotidien et le quotidien mis en scène.

Prendre connaissance de l'ensemble de l'article "Véronique Ellena, l'éloge du quotidien" : https://awarewomenartists.com/magazine/veronique-ellena-leloge-du-quotidien/
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James Mollison Playground (2015)
Série de 59 photographies représentant des cours de récréations dans le monde entier.
"Lorsque j'ai conçu cette série de photos, je repensais à mes années d'école. J'ai réalisé que la plupart de mes souvenirs provenaient de la cour de récréation. C'était un lieu d'excitation, de jeux, de harcèlement, de rires, de larmes, de moqueries, d'amusement et de peur. Cela me semblait un endroit intéressant à explorer et à redécouvrir en photographie. [...] La plupart des images de la série sont des composites d'instants survenus lors d'une même récréation – une sorte de photographie accélérée. [...] Malgré la grande diversité des écoles que j'ai photographiées, j'ai été frappé par les similitudes entre le comportement des enfants et leurs jeux." (propos de l'artiste)

Ainsi partout dans le monde semble s'organiser une grammaire spatiale et sociale de l'école dans ce temps quotidien de la récréation.

Voir aussi la série Récréation de Marion Poussier (2010) : https://www.cendrinegabaret.com/photographes/marion-poussier/portfolios/recreation
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Rineke Dijkstra Beach portraits (1992)
Le travail de la Néerlandaise Rineke Dijkstra tourne autour de la fragilité adolescente. Elle tente de capter des moments authentiques et familiers. Les adolescents dans sa série Beach Portraits, pris sur les bords des plages d’Angleterre, d’Ukraine, de Pologne ou des Etats-Unis, posent debout, avec pour unique consigne : « regardez l’objectif et ne souriez pas ». Le plus souvent confrontés en solitaire à sa chambre photographique posée sur un trépied, garçons et filles s’abandonnent les bras ballants, les corps se tortillant, efflanqués en maillot de bain avec juste derrière eux la mer, le ciel. En neutralisant les poses et les sourires attendus du portrait en pied, elle fait émerger les émotions dans ces corps en pleine transition, dans et devant le plus simple appareil.
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Marion Poussier Un été (2003)
"Marion Poussier fait partie des guetteurs de nos sociétés que sont certains photographes. C’est en relisant sa mémoire qu’elle nous implique dans ce monde complexe de l’adolescence. lls sont là et s’observent dans le secret de leurs petits mensonges, déstabilisés par leurs corps en période de mue. Le désir qui les cueille et les anime, les rassemble parfois ou au contraire les contraint à la bonne distance. [...] Nous, nous sommes face à ses sages images, les spectateurs d’un théâtre de mimiques dont les effleurements sont les tâtonnements de la vie. C’est un lieu où s’inventent des histoires cernées de maladresse pour certains et pour d’autres d’assurance mal contrôlée. Cette évanescence de moments tendres et mélancoliques évoque tout à la fois le reflet de nos sociétés et le miroir de nos souvenirs d’enfance." (Yann Legoff sur le site des rencontres d'Arles)
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Sian Davey The Garden (2018)
Non sans poésie, l'artiste raconte l'histoire d'un jardin défrichée qui renaît en étant de nouveau fréquenté : par les fleurs, les insectes, les gens. Et qui finit par regagner la familiarité d'un espace intime et quotidien.
"Et lorsque les fleurs s'épanouissent, elles appellent la communauté : les mères et les filles, les grands-parents, les personnes seules, les marginalisées, les adolescentes, les jeunes amants, les cœurs brisés et celles qui avaient caché une vie de honte. Elles se sont intégrées à l'histoire du jardin, la créant et y participant à parts égales. À mesure que le jardin évoluait, il est devenu une expression de joie, d'interdépendance, de désir, de sexualité et de défi. Il est devenu une métaphore du cœur humain lui-même. Ceux qui y entraient me reflétaient mon histoire et ce que j'étais devenu.
Chacun a sa place dans notre jardin. Je suis le jardin. Ceux qui y entrent sont le jardin. Sans distinction, sans séparation.
" (site de l'artiste)
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Giulia Frigieri Generazione Vulcano (2025)
Imprévisible, agité, impulsif sont des adjectifs qui décrivent à la fois l’adolescence et un volcan en activité. L’incandescence de la jeunesse et l’imprévisibilité d’une éruption volcanique peuvent-elles dialoguer ? Depuis 2021, Giulia Frigieri photographie les jeunes des îles volcaniques de l’archipel des îles Éoliennes en Sicile, en s’interrogeant sur la manière de représenter visuellement cette cohabitation symbolique. Generazione Vulcano est un projet qui cherche à illustrer le moment le plus complexe de la vie, l’adolescence, dans un contexte géographique spécifique. Il montre la liberté avec laquelle les jeunes embrassent la vie malgré l’incertitude des événements, en opposition au regard scientifique et à son besoin de surveiller, de contrôler et d’apprivoiser l’imprévisibilité des éruptions, le tout dans un climat de tension palpable, ce que la colorimétrie de cette image capte avec artifice.
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Glauco Canalis série The Darker the Night, the Brighter the Stars (2024)
The Darker the Night, the Brighter the Stars [Plus la nuit est sombre, plus les étoiles brillent] est une ode à la jeunesse qui grandit dans des environnements difficiles. Elle explore la culture des jeunes du quartier napolitain de Torretta, à travers le Cippo di Sant’Antonio, fête traditionnelle du feu de joie : des groupes d’enfants cagoulés âgés de 6 à 16 ans sillonnent les rues pour voler des sapins de Noël et d’autres objets, gardent le butin au sein de leurs territoires dans des caches secrètes et se battent avec les gangs des quartiers rivaux, jusqu’au jour de l’embrasement.
Issu d’une coutume païenne qui célébrait la fin de l’hiver et marquait le passage vers la nouvelle année, ce rituel est devenu un jeu dangereux qui maquille grossièrement les clichés de la criminalité systémique et des comportements territoriaux typiques du sud de l’Italie.

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