PhotoFocus 2026 - 23e édition
Thématique annuelle : Images et quotidien
Dispositif d'éducation artistique et culturelle proposé par la Daac du rectorat de Créteil et ses partenaires :
Bibliothèque nationale de France, Jeu de Paume, maison de la photographie Robert Doisneau - Lavoir numérique, maison européenne de la photographie, musée départemental Albert-Kahn, Clémi-Créteil.
PhotoFocus est ouvert, sur inscription, aux écoles, collèges et lycées de toutes les académies, au réseau des établissements français à l'étranger et au réseau Erasmus+

Participez en deux étapes ! Inscription avant le 30 janvier 2026
Envoi des productions avant le 11 avril 2026
Toutes les infos sur le site de la Daac de Créteil
Pour tous renseignements :
sylvain.bory@ac-creteil.fr
Un, deux, trois... Lundi, mardi, mercredi... Janvier, février, mars... Printemps, été, automne... 2025, 2026, etc...
Capter le quotidien, c'est choisir de suivre ses différentes temporalités qui ont toutes pour point commun de revenir avec régularité, de manière habituelle, répétitive, cyclique.
Au rythme des heures, des jours, des semaines, des saisons ou des années, les artistes interrogent les temps quotidiens, leurs représentations et nous permettent de jeter un regard tendre ou critique sur la présence parfois débordante des images au quotidien.
Adoptez votre rythme en parcourant ces quelques illustrations de la vie courante !
Romain Leblanc série Ma Vie est plus belle que la vôtre (2015)
Dans la série Ma vie est plus belle que la vôtre, publiée en 2015 sur un compte Facebook, Romain Leblanc étudie les nouvelles manières de se représenter aujourd'hui, notamment sur les réseaux sociaux. Il utilise le selfie comme le moyen d’exposer sa vie au regard des autres. Il se conforme ainsi à une pratique commune en vogue sur les réseaux sociaux : partager, par le biais de photographies, ce que l’on est en train de faire. Pour lui, la démarche manifeste son appartenance et son respect des normes propres aux attentes de la société. Cependant, le photographe tourne ces exigences en dérision en exacerbant cette conduite et en exposant toutes les dimensions de sa vie quotidienne, y compris les plus cocasses et triviales : il arbore en toute circonstance un sourire béat, accentuant le ridicule de la mise en scène de soi. Paraître et apparaître deviennent l'essentiel du message. La série volontairement caricaturale renvoie une image cinglante du selfie et des modes de représentations contemporains.
Original link
Ivan da Silva # nextluk (2019)
Le projet # nextluk illustre les mutations identitaires actuelles. En reproduisant des photos de profil Facebook à travers des cyanotypes manipulés, Ivan Da Silva s’interroge sur les modes de représentations actuels, la conscience que les individus ont d’eux-mêmes, la manière dont le langage populaire s’élabore et la place des réseaux sociaux au quotidien.
Entre pratique contemporaine du selfie en ligne, pixellisé, et pratiques primitives du cyanotype, la photographie reste le support de réalisation privilégié des portraits, tentant de saisir derrière les postures lambda, émotions et réflexions intimes.
Son travail interroge la place grandissante et quotidienne, "multi-quotidienne" même, du selfie et de la photographie prise et publiée aussitôt, identiques à l'infini.
Original link
Evan Roth Internet Cache Self Portrait (2016)
La série Internet Cache Self Portrait (2016) est composée de flux d'images non censurées et collectées passivement lors de la navigation quotidienne sur Internet : réseaux sociaux, logos, fragments de Google Maps, photographies personnelles, publicités, produits par les algorithmes, se retrouvent collés en un montage sur papier peint, révélant ainsi comme un Nu, l'intimité et la sérendipité de l'artiste devant son ordinateur.
Certains souvenirs, qui n'ont jamais demandé à être sauvegardés, et le sont pourtant, gagnent-ils à être conservés de la sorte ? Quel portrait quotidien le numérique donne-t-il de nous ?

Accéder au site de l'artiste : evan-roth.com
Original link
Dries Depoorter The Flemish Scrollers (2021)
Dans le projet The Flemish Scrollers (2021), l'artiste belge Dries Depoorter, avec l'aide de l'intelligence artificielle et de la reconnaissance faciale, imagine une application qui tague automatiquement les députés qui utilisent leur téléphone portable, reconnus par le système, lors de séances de travail du gouvernement flamand, diffusées en direct sur une chaîne Youtube. Les captures d'écran sont ensuite postées sur Twitter et Instagram. C'est davantage la présence insidieuse de ces outils d'une surveillance devenue permamente qu'une critique du travail politique qui est dénoncée par l'artiste pour nous alerter sur le pouvoir de nuisance de ces images au quotidien.
Pour voir ces posts sur le compte Twitter du projet : https://twitter.com/FlemishScroller

Des artistes contemporains travaillent autour de la vidéo-surveillance (exposition au Lavoir numérique en 2022) : https://lavoirnumerique.grandorlyseinebievre.fr/informations-transversales/agenda/videosurveillance-sur-prise-du-visible-3834
Original link
Penelope Umbrico Suns from Sunsets from Flickr (depuis 2006)
"J'ai commencé le projet Suns from Sunsets from Flickr en 2006 lorsque, à la recherche du sujet le plus photographié, j'ai effectué une recherche sur le site de partage de photos Flickr et j'ai trouvé que les « couchers de soleil » étaient les plus présents (étiquetés), ce qui a donné lieu à 541 795 visites en 2006. J'ai trouvé étrange que le soleil, donneur de vie et de chaleur par excellence, constant dans nos vies [...] soit maintenant englobé dans Internet [...] et visualisé dans la lumière froide de l’écran." (site de l'artiste)
Ainsi le cliché - photomontage corrobore le cliché - lieu commun pour mieux souligner les habitudes de prise de vue et de partage des internautes.

Voir aussi sa série Sun/Screen/Scan (2018) sur les traces quotidiennes laissées sur les écrans, gestes de nos addictions numériques : http://www.penelopeumbrico.net/index.php/project/sunscreenscan/
Original link
Xenia Naselou Random Summer Moments (2015)
"'J'ai commencé à prendre des photos pour tester l'appareil photo de mon téléphone. Cet appareil qu'on emporte toujours avec soi et qui permet d'immortaliser instantanément des instants de vie. Même si la qualité des images ne m'a pas impressionné, j'ai vite compris la magie et l'importance du contenu de chaque cliché. Un appareil photo coûteux ne suffit pas à faire de la bonne photographie. Chaque photo est une histoire de pensées, de sentiments et d'esthétique qui peut surpasser les moyens jugés nécessaires à une image significative." (propos de l'artiste)
En captant ces moments d'été, ces clichés de vacances, comme tout un chacun, la photographe témoigne de la banalisation des prises de vue vécues comme autant de reportages intimes de sa vie, au rythme des saisons et des événements personnels de sa vie.
Original link
Yoshinori Mizutani Tokyo Parrots (2015)
"Chaque matin, des groupes de plusieurs perruches volaient chacun vers l'orme près de chez moi dans le quartier Setagaya de Tokyo. Les perruches avaient des ailes vert citron trop brillantes. Ces oiseaux tropicaux étaient incongrus dans l’environnement de Tokyo et je trouvais leur apparence dérangeante. J'ai fait quelques recherches et découvert que ces perruches avaient été importées au Japon dans les années 1960 et 1970 en provenance de régions tropicales de l'Inde et du Sri Lanka pour être vendues comme animaux de compagnie. [...] Ces perruches ne sont pas censées vivre à Tokyo, mais elles sont là. Et c’est le sentiment intensément étrange que j’ai ressenti lorsque j’ai vu cet essaim d'oiseaux pour la première fois, et que j’ai voulu capturer sur ces photographies."
(site de l'artiste)

Pour le photographe, il s'agit d'observer le ballet quotidien d'oiseaux, au rythme de leurs envols journaliers.
Original link
Josef Sudek La dernière rose (1956)
Josef Sudek réalise de très nombreuses vues de Prague à la chambre photographique, depuis son atelier. La fenêtre, objet qui exerce sur Sudek une inépuisable fascination, est comparable à la surface d’une toile, réfléchissant des instants de tendresse exquise et d’espoir quand une branche en fleur se pressait contre elle, ou de poignante mélancolie lorsqu’il observe le jeu infini de la buée métamorphosant le monde extérieur chaque jour contemplé à travers la vitre, à travers le rythme des saisons et des années.








Original link
Julien Benard La Photocopieuse (2011)
Quoi de plus caractéristique et de plus banal dans la vie de bureau qu’une photocopieuse ? Tout le monde s’y rend, interchangeable mais singulier, répète les mêmes gestes, machinalement, depuis le lancement de l’impression jusqu’au contrôle du résultat. On « va à la photocopieuse » seul, absorbé dans ses pensées ou par la tâche à accomplir. On s’accorde alors une petite pause. Parfois on croise un collègue en chemin. Photocopier, imprimer, c’est une histoire de duplication. C’est le fil conducteur de cette série de photographies, répliques d’un même cadre, le couloir entre le bureau et la salle des machines. A peine sorti de dix années d’une vie de bureau que j’avais choisi de quitter pour la photographie, je me suis retrouvé par hasard nez à nez avec ce petit théâtre communautaire qui m’avait été si familier.
J’étais enfin dehors, bientôt extérieur à ce monde. Prêt à mettre à distance cette partie de ma vie." (propos de l'artiste)

Le montage en uniformisant ses modèles anonymes, évoque la banalité d'un geste machinal, d'un moment répété, d'une habitude de travail, dupliqué indéfiniment.
Original link