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Chaque année, 13,5 millions de mineures dans le monde sont mariées de force à des hommes bien plus âgés qu’elles. Partant de ce constat, Ludovica Bastianini s’est demandée ce qu’une mère pouvait ressentir lorsqu’elle habillait sa fille avant la cérémonie. Elle a pris des photos de très jeunes mannequins trouvées dans des magazines de mode occidentaux et les a habillées avec de vieilles dentelles appartenant à sa mère, créant ainsi un processus d’identification, entre les mannequins et les petites mariées.
En performant l'image, elle rend ce moment ordinaire et partagé de la célébration de mariage dérangeant dès lors qu'il concerne de très jeunes filles, en l'absence de tout consentement.
Soulèvement : les manifestants
Les années 1960 sont jalonnées de mouvements sociaux et de manifestations pour la revendications de droits largement illustrés par le photojournalisme. C'est particulièrement vrai pour mai 1968 à Paris. Gilles Caron n’est pas le seul à avoir photographié ces événements qui ont jalonné l’actualité française du printemps 1968. Certains de ses clichés les plus célèbres ne seront même publiés que plus tard. Il est pourtant, selon Michel Poivert, Le photographe des « années 68 ». Il réussit souvent à être au cœur de l'action, à confronter les corps libérés à l'environnement, à rendre compte de la tension en étant à l'intérieur de l'image et non au bord. Ces clichés deviennent de véritables allégories de la révolte, des icônes du époque, tout en se faisant le reportage au quotidien d'une jeunesse révoltée, d'un soulèvement populaire.
Voir aussi :
Rassemblement : la foule festive
Dans une ère où tout semble tendre vers la mondialisation, Cyril Porchet s’est arrêté sur les rassemblements folkloriques. Ils dégagent une force particulière. Le rassemblement clanique, les dominantes de couleurs, ce rapport à la tradition, tout participe aux différentes tonalités et aux mélanges des foules.
Les contraintes techniques étant importantes, il a fallu beaucoup de temps à l’artiste pour définir une posture adéquate. Mais il réussit à anticiper la photogénie d’un rassemblement en fonction de sa densité de population, de ses couleurs et de son mouvement, rendu par un effet flouté. C'est tout à la fois la beauté et la banalité d'un rassemblement dans le moment ordinaire de la fête, qui rend l'image mouvante et plus exceptionnelle, se dégageant de sa réalité.
Les contraintes techniques étant importantes, il a fallu beaucoup de temps à l’artiste pour définir une posture adéquate. Mais il réussit à anticiper la photogénie d’un rassemblement en fonction de sa densité de population, de ses couleurs et de son mouvement, rendu par un effet flouté. C'est tout à la fois la beauté et la banalité d'un rassemblement dans le moment ordinaire de la fête, qui rend l'image mouvante et plus exceptionnelle, se dégageant de sa réalité.
La sal se come la piedra (“le sel mange la pierre”) parle de ces hommes qui vivent en bord de mer et en dépendent. Leurs revenus proviennent de ce que la mer leur donne, ils ont travaillé avec elle toute leur vie, souvent dans des conditions de travail précaires et sans contrat de travail.
Aujourd’hui, ces personnes sont invisibles aux yeux du système. En raison des nombreux changements que subit l’écosystème, il est très difficile d’obtenir les ressources minimales pour s’en sortir. La mer a cessé de les nourrir. Malgré tout, de nombreuses personnes continuent de se rendre chaque jour sur les rives de l’océan qui les a vu naître, pour essayer de pêcher n’importe quel poisson ou fruit de mer afin de gagner un peu d’argent. Cette lutte quotidienne devient de plus en plus difficile, et tous ont l’impression de devenir un fardeau dont la société ne sait que faire.
De janvier à mai 2014, François Beaurain a déambulé dans les rues de Monrovia, au Libéria. Ce carnet de voyage composé de 53 Gifs donne un regard neuf et poétique sur un pays reconnu comme un des plus dangereux au monde, marqué par la guerre civile et l'image iconique d'enfants soldats pendant de nombreuses années.
" Je voulais montrer la routine, le quotidien des gens normaux, montrer l'exact opposé des images habituellement associées au Libéria. Parce que les gifs peuvent être répétées à l'infini, [ces images] sont le médium idéal pour décrire cette routine."
" Je voulais montrer la routine, le quotidien des gens normaux, montrer l'exact opposé des images habituellement associées au Libéria. Parce que les gifs peuvent être répétées à l'infini, [ces images] sont le médium idéal pour décrire cette routine."
Depuis plus de trente-cinq ans, l'artiste allemand pratique des genres photographiques tels que le portrait ou la nature morte, dans une esthétique souvent documentaire. Proposant de nouvelles façons de faire des images, il explore la profonde transformation des médiums et supports d’information de notre époque. Il a ainsi façonné un univers esthétique distinctif, né de l’esprit de la contre-culture du début des années 1990. Une œuvre multiple, par laquelle il s’est engagé dans la quête d’un nouvel humanisme et de voies alternatives du vivre ensemble, profondément ancrée dans l’« Ici et Maintenant ».
Tillmans s’est fait connaître au début des années 1990 par des images, devenues iconiques, sur l’approche de la vie de toute une génération, marquée par le goût pour une liberté pleine d’insouciance et par l’envie de jouir du moment présent. Il propose une expérience sincère et libre du monde, scrutant la condition contemporaine de l’Europe : les avancées sociales et les libertés autrefois établies, aujourd’hui en péril, les nouvelles manières de faire communauté ou encore les évolutions des expressions de la culture populaire et modes de diffusion de l’information.
Prolongement sur le site du Centre Pompidou autour de sa dernière exposition : https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/nSlcbMZ
Depuis le début des années 2000, LaToya Ruby Frazier développe une pratique photographique à la fois personnelle et militante. En prise avec les réalités sociales, politiques et économiques qui caractérisent la classe ouvrière américaine laissée pour compte, son œuvre traite de la désindustrialisation, de la justice environnementale, de l’inégalité d’accès aux soins et des discriminations raciales.
« L’activisme prend place quand des images de quelque chose qui n’était pas visible deviennent disponibles », affirme l’artiste. en sortant de l’ombre des personnes, lieux et enjeux. Cette recherche de visibilité se conjugue à une réflexion sur l’image photographique elle-même, ainsi que sur le rôle de l’artiste dans la société. (site Bourse de Commerce - Pinault Collection)
« L’activisme prend place quand des images de quelque chose qui n’était pas visible deviennent disponibles », affirme l’artiste. en sortant de l’ombre des personnes, lieux et enjeux. Cette recherche de visibilité se conjugue à une réflexion sur l’image photographique elle-même, ainsi que sur le rôle de l’artiste dans la société. (site Bourse de Commerce - Pinault Collection)