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Expérimentation - Le motif de la fête foraine : des jeux grandeur mature ?

"Freaktionnaliser la réalité"(1) pour l'appréhender autrement ou le miroir déformant de notre rapport au monde. Le motif de la fête foraine est-il celui d'un réenchantement ou d'un désenchantement du monde ?
(1) L'expression est empruntée à Stéphanie Pécourt, directrice du centre Wallonie-Bruxelles.

Portrait de l'artiste en saltimbanque : le Fairy play !
« Depuis le romantisme, le bouffon, le saltimbanque et le clown, ont été les images hyberboliques et volontairement déformantes que les artistes se sont plu à donner d'eux-mêmes et de la condition même de l'art. Il s'agit là d'un autoportrait travesti, dont la portée ne se limite pas à la caricature sarcastique ou douloureuse. Une attitude si constamment répétée, si obstinément réinventée à travers trois ou quatre générations requiert l'attention. Le jeu ironique a la valeur d'une interprétation de soi par soi : c'est une épiphanie dérisoire de l'art et de l'artiste. La critique de l'honorabilité bourgeoise s'y double d'une autocritique dirigée contre la vocation "esthétique" elle-même. Nous devons y reconnaître une des composantes caractéristiques de la "modernité", depuis un peu plus d'une centaine d'années. »
Jean Starobinski Portrait de l'artiste en saltimbanque (2004)

Barbe à Papa - exposition collective au CAPC de Bordeaux
Le propos de l'exposition
"Barbe à Papa est une exposition qui pourrait être définie comme l'ombre d'une fête foraine, au ralenti et en déconstruction. Elle réunit une sélection d’œuvres de plus de 50 artistes – sculptures, installations, vidéos, peintures, performances – qui entretiennent des connivences matérielles, formelles ou encore culturelles avec des éléments de la fête foraine.
Barbe à Papa émet l'hypothèse que la fête foraine serait un endroit privilégié pour tenter de se rapprocher du ciel. Les corps s'y envolent, les ballons flottent, le sucre se transforme en cumulonimbus. Tous ses éléments participent de la recherche de suspension de la gravité terrestre.
Barbe à Papa, c'est aussi la tentative de rapprochement – historiquement fondée – de la fête foraine et de l'exposition, pour comprendre quels sont leurs mécanismes communs, mais aussi se poser la question : qu'est-ce que le musée peut aujourd'hui apprendre de la fête foraine ? Et enfin : une œuvre d'art est-elle, aussi, toujours, une attraction ?"

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Foire Foraine d’Art Contemporain - exposition collective au Centquatre-Paris
L'exposition s'est tenue du 17.09.2022 au 29.01.2023.
La Foire Foraine d’Art Contemporain. Une exposition ? Une fête foraine ? Une invitation faite au public : celle de prendre part de façon active à une exposition,
la promesse d’être placé au cœur du dispositif artistique. Résultat : 50% des 100 mille visiteurs avaient moins de 30 ans.

Propos de l'exposition
"Cette fois on ne vient pas pour contempler des œuvres mais pour s’aventurer et s’étonner ! Car cette Foire Foraine d’Art Contemporain n’est pas qu'une exposition, mais un tourbillon d’œuvres-attractions, de sensations fortes et de plaisirs éphémères, entre haut-le-cœur et barbes à papa, train fantôme et jeux d’adresse, palais des glaces et cabinets de curiosités, trips psychédéliques et machines à jeux...

Imaginée avec une quarantaine d’artistes du monde entier, la Foire Foraine d’Art Contemporain vous transporte au pays des merveilles mais aussi des horreurs. Un voyage artistique où l’on joue et s’effraie, où l’art s’amuse et se joue de vous. Une fête visuelle, sonore, olfactive et gustative, dont vous avez le rôle principal, qui invite au lâcher-prise, à l’hypnose, à l’étourdissement. Accrochez-vous !"

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Le passe Boules - Atelier d'art forain avec l'artiste Mathis Collins à la fondation Lafayette Anticipations
Mathis Collins est un sculpteur et un performeur franco-canadien qui organise des ateliers collectifs et des manifestations publiques autour d’objets ou de pratiques artisanales populaires et grotesques. Les créations collectives qui en émergent tentent ainsi de réinventer, par le biais de l’absurde, les modes d’exposition des arts populaires.
Invité par la fondation Lafayette Anticipations, Mathis Collins a imaginé des ateliers collectifs de création, de conversation et de rencontre autour de l'histoire des arts forains et plus particulièrement autour du Passe-Boule et du jeu du Massacre. Au cours de 30 ateliers répartis entre Lafayette Anticipations et le Collège Pierre de Montereau (Seine-et-Marne), une centaine de personnes ont pris part à l'élaboration de deux stands de tirs ouverts au public : Clash-Boule et le Passe-Boule des Maboules.
L'art s'empare de procédés similaires comme le passe-tête des fêtes foraines : https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/iP2WXj2
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The House of Horrors d'Elaine Sturtevant (2010)
L’œuvre d’Elaine Sturtevant remet en question la représentation et la reproduction.Elle pose, de manière inaugurale, la question de l’autonomie de l’art. Dès le début des années 1960, son travail consiste à répliquer des œuvres d'autres artistes, inspirant le mouvement appropriationniste. En 2013, l'artiste veut créer une installation inédite : les figures les plus "horribles" de l’histoire l’art contemporain (Damien Hirst, Divine...) côtoieraient, au sein d’une attraction festive, des chauves souris, Frankenstein, et autres monstres populaires.
Jusqu'à quel point l'art est-il un divertissement ? Jusqu'à quel point reflète-t-il les horreurs du monde ?

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Se prêter au jeu : produire des images et des émotions

PhotoFocus - un dispositif autour de la pratique photographique.

Phot ҉ Focus, le dispositif dédié à la pratique photographique proposé par la Daac de Créteil, est ouvert aux écoles, collèges et lycées de l’académie de Créteil, mais aussi des autres académies et du réseau des lycées français à l’étranger. Il est organisé en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, le Jeu de Paume, la Maison de la photographie Robert Doisneau-le Lavoir numérique, la Maison européenne de la photographie, le Musée départemental Albert-Kahn, en lien également avec le Clémi-Créteil.
Cette année (2022-2023), la thématique choisie est Émotions : il permet aux classes et groupes d’élèves participants d’explorer les liens entre image et émotion. L’occasion également de fêter les 20 ans de cette action !

Accès à la plateforme de ressources dédiée à la thématique annuelle avec 120 références et liens, une page liée aux partenaires photo et un dossier documentaire : https://sylvainbory.netboard.me/photofocus2023/
Ci-après, 8 exemples extraits de la plateforme de ressources, évoquant l'univers du jeu dans le travail photographique.
Jeux/objets : Iiu Susiraja Undisciplined objects (2018)
« Je me photographie car c’est le sujet que je connais le mieux. Mon intimité devient le thème de mon travail, et c’est magnifique. Mon quotidien étant plutôt pénible, rendre publique ma vie privée me soulage. Si je devais décrire mon travail, je dirais qu’il documente les émotions. Mais aussi qu’il me permet, au-delà de son anarchie ludique, de reprendre le contrôle par les rituels et les objets que je mets en scène. La vie quotidienne est ma muse ! "
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Photomontage et jeu de masque : Sylvain Granjon série Photography genetically modified (2017)
Dans la série de Photographies génétiquement modifiées, Sylvain Granjon, adepte du photomontage, crée des êtres artificiels, à la manière du docteur Frankenstein, non pas en assemblant des morceaux de corps mais des bribes d'images anonymes abandonnées. Cette manipulation comique et décalée, qui montre ses coutures, force le regardeur à changer son regard sur le monde extérieur mais aussi sur notre monde intérieur, nos pensées, nos émotions, parfois cachées derrière le masque des conventions.

Sur le photomontage, voir aussi :
- les photomontages de Kensuke Koike :
- la série Cosmic Surgery d'Alma Haser : http://www.haser.org/cosmicsurgery
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Dérision des réseaux : @freezemagazine (Cem A) Mèmes (depuis 2019)
Les mèmes recourent à l’imagination pour exprimer des idées ou des sentiments, par le détournement d'une image existante (photogramme, photographie, reproduction d’œuvres d'art) auxquelles on accole un message : ils deviennent alors des gags visuels viraux. Ils font appel aux sens, aux émotions et à l’humour de chacun. La digitalisation de la société entraîne d'autres formes de communication et de diffusion des images ; elle permet aux mèmes d'être un support culturel d'information et, pour certains, de devenir une forme artistique à part entière.
Depuis la création de @freeze_magazine en 2019 en tant que profil semi-anonyme sur Instagram, l'artiste derrière ce profil, Cem A., est devenu une référence en pointant avec humour l'hypocrisie du monde de l'art. Ainsi, en créant ces satires visuelles adaptées aux médias sociaux, l'artiste manifeste autant le droit à la dérision que le devoir de dénoncer les dérives ou les scandales du monde de l'art : il s'agit pour l'internaute de rire et de réfléchir, pour l'artiste de plaire et d'instruire.
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Instagram Stories : Romain Leblanc série Ma Vie est plus belle que la vôtre (2015)
Dans la série Ma vie est plus belle que la vôtre, publiée en 2015 sur un compte Facebook, Romain Leblanc étudie les nouvelles manières de se représenter aujourd'hui, notamment sur les réseaux sociaux. Il utilise le selfie comme le moyen d’exposer sa vie au regard des autres. Il se conforme ainsi à une pratique commune en vogue sur les réseaux sociaux : partager, par le biais de photographies, ce que l’on est en train de faire. Pour lui, la démarche manifeste son appartenance et son respect des normes propres aux attentes de la société. Cependant, le photographe tourne ces exigences en dérision en exacerbant cette conduite et en exposant toutes les dimensions de sa vie quotidienne, y compris les plus cocasses et triviales : il arbore en toute circonstance un sourire béat, accentuant le ridicule de la mise en scène de soi. Paraître et apparaître deviennent l'essentiel du message. La série volontairement caricaturale renvoie une image cinglante du selfie et des modes de représentations contemporains.
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